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Pascal ADJAMAGBO
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/ #66 Guerre biologique : un laboratoire P4 pour la DGA (Direction Générale de l'Armement)

2014-08-28 06:36

abcdef

DSI - Défense et Sécurité Internationale

 

Le site de DSI et Histoire & Stratégie

le 25 octobre 2013 à 9 h 01

 

Guerre biologique : un laboratoire P4 pour la DGA (Direction Générale de l'Armement)

 

Le ministre de la Défense a inauguré aujourd’hui le laboratoire P4 de la DGA. Situé dans l’Essonne, ce laboratoire – le premier de ce type au sein du ministère de la Défense – vient combler une lacune capacitaire face au risque biologique. Pratiquement, c’est le deuxième laboratoire de ce type en France, le premier étant celui de l’INSERM Jean Mérieux, à Lyon (1).

 

La capacité P4 de la Défense comprendra deux laboratoires distincts. Le premier, celui de la DGA, est dédié aux activités de connaissance du risque, de caractérisation et d’essais des équipements de protection contre la menace biologique. Le second, celui du Service de Santé des Armées (SSA), sera, quant à lui, dédié à la mise au point de thérapeutiques et prophylaxies (vaccins et antiviraux).

 

Les principales missions du P4 DGA sont de lutter contre la prolifération biologique, de développer la connaissance des menaces dans ce domaine, ainsi que d’évaluer les équipements de détection et de décontamination. « Pour mieux répondre aux menaces grandissantes dans le domaine biologique, la Défense a décidé d’investir dans deux laboratoires qui sont complémentaires, permettant de manipuler des virus vivants de classe 4. Des virus contre lesquels il n’existe encore aucun traitement connu », a déclaré le ministre de la Défense devant les personnels de la DGA Maîtrise NRBC réunis pour l’occasion.

 

Cet investissement vise à renforcer la sécurité des armées et de la Nation face à une menace biologique. Ce laboratoire va mettre au point et tester des équipements de détection, d’identification, de protection et de décontamination biologique. Ce P4, dont la maîtrise d’œuvre a été confiée au groupe français d’ingénierie Artelia, a été conçu selon les normes de sécurité les plus strictes.

 

La DGA contribue au développement d’un savoir français dans la lutte contre le risque NRBC. Les offres d’équipement des sociétés françaises, dont de nombreuses PME, permettent de couvrir l’ensemble des besoins du domaine. Le chiffre d’affaires global réalisé par l’industrie française est de l’ordre de 500 millions d’euros, dont 40% réalisé à l’exportation. Le secteur emploie en France près de 1000 personnes.

 

(1) Voir Véronique Sartini, « La recherche biomédicale de l’armée française active sur tous les fronts. Le Centre de Recherche « Émile Pardé » du Service de Santé des Armées (CRSSA) », DSI n°10, décembre 2005. En fait, Les agents infectieux pathogènes pour l’homme ou les animaux ont été classés en trois grandes catégories – P2, P3 et P4 –, selon leur mode de diffusion, leur degré d’infectivité, de virulence et de pathogénicité et les moyens prophylactiques et thérapeutiques existants. La dénomination P4 (Pathogène de classe 4) fait référence à des micro-organismes faisant encourir des risques mortels au personnel qui les manipule. Les principaux agents de classe 4 sont des virus générant soit des fièvres hémorragiques – Ebola, Lassa, Marburg, Congo-Crimée – soit des maladies infectieuses à haut pouvoir de dissémination, et à haut taux de mortalité.

 

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